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« Il n’existe peut-être pas un livre plus propre à donner une juste idée de la vie des hommes de lettres au seizième siècle. Parmi les correspondants de l’Arétin, on compte des courtisanes (la Zaffetta, la Zufolina, etc.), des papes (Clément VII, etc.), une foule de cardinaux, l’empereur et l’impératrice, le roi de France, le roi d’Angleterre, Michel Ange, Vasari, le Titien, Sansovino, Varchi, et généralement les hommes les plus distingués dans la politique, dans les lettres et dans les arts, qui aient illustré la première moitié du XVIe siècle Quelques-unes de ces lettres mériteraient, par leur liberté, d’être insérées dans les Ragionamenti. Ce recueil contient aussi diverses pièces de vers de l’Arétin qui n’ont pas été réimprimées ailleurs. Dans les deux volumes de lettres adressées à l’auteur de la Corona dei cazzi, on en trouve plusieurs d’Annibal Caro et de Speroni, avec cette suscription : Al Dignissimo Pietro Aretino. D’autres écrivains l’appellent Fonte et degnissimo monarca di virtù ! [1] » Ainsi s’exprime le Catalogue Libri, 1847. M. Chasles fait observer

  1. Ceci nous rappelle qu’il existait à Venise une société joyeuse qui prit le titre d’Académie de la Vertu et qui se donna un roi. Il en résulta une série d’opuscules en prose et en vers, passablement libres pour la plupart, et qui étaient, en partie restés inédits jusqu’à ce que M. Gamba les fît imprimer à cent exemplaire (Venise, 1821, in-8o, 120 pages), sous la rubrique anglaise de Calveley-Hall. Voici les principales de ces dix pièces : La Nasca, d’Annibal Caro ; la Statua della foia ovvero di santa Nafissa, du même ; la Cotognollac e il Bicchiere, de M. Bino ; la Coronadi Gra-