Alors, de l’air le plus grave, la T… dit à Peixotte : « Monsieur, la Cour informée des déportemens qui se commettent chez mademoiselle, a délibéré que nous nous transporterions ici pour y procéder à l’effet d’arrêter des débauches aussi scandaleuses que nuisibles à la population, reprenez vos sens, et asseyez-vous. » Plus mort que vif, Peixotte s’assied, dans un fauteuil et se remet dans un état décent, ainsi que sa jolie complice qui avoit toutes les peines du monde à contenir ses ris. On apporte une table, le conseiller au parlement tire du papier de sa poche, et la T… dicte un procès verbal où rien n’est oublié ; l’état des lieux, des choses, le signalement de l’homme, son refus de dire son nom, etc., etc., le tout est décrit dans le plus grand détail, et l’étui ainsi que les plumes mis en séquestre pour être déposé au Greffe de la Cour. Il approche ensuite de la cheminée ; à la vue de l’or, il marque de l’étonnement, de l’incertitude et demande à qui il est. La petite, suivant ses instructions, assure qu’il est à elle. Le scélérat affecte un doute, et déclare qu’il est obligé de le confisquer, s’il appartient à l’anonyme. Peixotte interrogé, affirme qu’il est à la Dervieux ; on le remet à celle-ci, et on lui fait une éloquente mercuriale, on exige, malgré cela, une attestation du banquier qui dit ne pas savoir écrire ; le greffier la rédige pour lui, et l’Israëlite, après y avoir ajouté une croix, reçoit une vive semonce sur la méséance de ses goûts Italiens ; on lui annonce qu’il est libre et il se sauve.