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temps que j’en avois été privée, je goûtai un fort grand plaisir ; je sortis après mes jambes hors du lit, il se mit entre deux et le fit entrer encore mieux que la première fois. Il se retira après, et ma mère ne s’aperçut de rien. J’attendis à dire à mon cousin que j’étois grosse jusqu’à ce que nous nous pûmes voir en particulier, et alors nous prîmes nos mesures sur ce que nous avions à faire. J’avois pensé que je pouvois aller à Pise chez une de mes tantes qui étoit veuve et qui étoit seule avec sa fille. Nous composâmes une lettre, où je contois une fable à ma tante au lieu de la véritable histoire de ma grossesse, et la priai instamment d’avoir pitié de moi, et de me recevoir chez elle jusqu’à ce que je fusse accouchée.

Ma lettre fit tout l’effet que j’en attendois, et ma tante me procura encore une voie particulière pour venir secrètement, ce que je fis. La voiture que j’avois prise n’étoit pas fort commode et j’avortai à moitié chemin. Cependant je ne laissai pas de faire mon voyage. Quand je fus à Pise, je connus bientôt d’où venoit cette grande facilité que ma tante avoit pour moi. Elle avoit sa fille qui se faisoit baiser à un jeune, seigneur, fort riche et fort généreux, et parce qu’elle craignoit que cette bonne pratique ne durât pas toujours, elles étaient bien aises, surtout la fille, d’avoir une compagne qui pût attirer du monde. La mère commençoit à être vieille, la fille étoit peu agréable avec toute sa jeunesse, et je valois beaucoup plus qu’elle. Elles me firent mille caresses, et comme j’étois en état de me faire baiser, la fille me