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mille fois, et nous retournâmes à ce badinage plusieurs fois durant cette nuit ; tantôt je me mettois dessous, tantôt dessus. Depuis j’aimai toujours ma tante, comme elle m’aimait aussi beaucoup ; et nous passâmes ensemble d’agréables nuits.

JULIE.

Voilà comme tu appris à te divertir femme avec femme ; mais d’homme avec femme, comment l’as tu su ?

MAGDELON.

Mon cousin, depuis la mort de mon père, épousa sa femme que tu connois ; ils demeuroient avec nous, et à vendanges où nous allâmes à un bien de campagne, je vis un soir par un trou qui était au plancher de la chambre de ma mère, où je couchois avec elle, et qui regardoit dans la chambre dessous, que ma cousine cherchoit ses puces. Elle étoit toute nue et son mari la regardoit ; il étoit aussi a découvert sur le lit, couché à la renverse ; il avoit sur son ventre son membre bandé, et il me parut si gros et si long que je ne pouvois comprendre qu’une femme aussi petite que l’est ma cousine put faire place à un si gros affaire. Est-il possible, disais-je en moi-même, que s’il lui met ce grand membre dans le ventre il ne la déchire point ? Et puis je croyois qu’il ne faisoit seulement que la frotter ainsi que ma tante me faisoit. Cependant j’ouïs que mon cousin lui dit : Ma fille, viens ici : elle