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LES POISSONS ROUGES


Il faut que je te la raconte, mon cher Armand Silvestre, cette histoire des poissons rouges à la condition pourtant que tu me permettras, au préalable, d’invoquer une de tes Muses. Non pas celle qui, vêtue du péplos à plis droits, et tenant en mains la lyre d’or, sut t’inspirer tant de beaux vers passionnes et mélancoliques, mais l’autre, ta muse numéro deux, déité avenante et grassouillette dont la lèvre toujours prête au rire s’égaie parfois en propos salés.

Voilà qui est fait ; commençons !

Elle est véridique, mon histoire, et remonte à l’époque heureuse où notre jeunesse attendait sous les lilas du Luxembourg la tombée des cailles rôties.

Fanatiques de la rive gauche, Paris finissait