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semblait à de l’eau brillait sous la lune. Ils descendirent.

— Mais c’est un étang !

— Probablement l’étang des Nonnes annoncé par l’enseigne… Je croyais qu’il n’existait plus, et nous avons dû plusieurs fois passer auprès sans le voir, tant il est environné de broussailles. »

Le petit étang, l’étang des Nonnes, obstrué de joncs luisants, brodé de nénuphars, devint leur lieu de repos favori. Jacques et Suzette ne regrettèrent qu’une chose : il y avait eu là autrefois, du temps du vieux Mondésir, une sorte d’annexe au cabaret avec des tables sous des saules arrangés en tonnelles. Mais, comme les tables s’étaient pourries, et que personne, sauf les canards, ne venait plus là, la veuve avait, quelques jours auparavant, fait écimer les saules, « pour donner de l’air à l’eau », disait-elle, mais, en réalité, pour se procurer du bois.

Quelques branches étaient restées dans un coin, fraîches coupées, pleurant leur sève. Jacques eut l’idée de ficher en terre quatre des plus fortes ; puis les entrelaçant, les liant, ajoutant des planches, d’en construire une sorte de siège rustique assez rébarbatif d’aspect, mais confortable au demeurant, sur lequel il passa, en compagnie de Suzette et sans penser à autre chose qu’à Suzette, ces heures de légi-