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Jacques et Suzette, non plus, n’avaient pas perdu leur temps. Pendant ce court voyage d’exploration, ils venaient de faire aux alentours de leur demeure les plus étonnantes découvertes : une lande d’ajoncs sur un plateau parsemé de mares luisantes et pittoresquement bouleversé par d’antiques exploitations de meulières ; un vallon étroit, tortueux, avec des fourrés pleins de rossignols, et tout à fait sauvage, à cela près que ses flancs abrupts d’ailleurs avaient été transformés en champs de fraisiers, d’œillets et de roses ; quoi encore ? un ruisselet, une fontaine, une route bordée de vieux noyers ; une carrière où, comme à Fontainebleau, des ouvriers attaquaient au marteau, pour en tirer des pavés, les grands blocs de grès émergeant au milieu d’un sable fin, d’un blanc rosé, pareil à de la poussière de verre ; enfin une forêt. Ici plate, avec de grands chênes aux ramures régulièrement étalées, montant droit comme des piliers ; rocheuse plus loin et couverte d’arbres d’allure étrange et tourmentée ; car, d’après les dires d’un bûcheron, les branches se comportent comme les racines, croissant calmes, en liberté, quand les racines se développent à l’aise et sans gêne dans la bonne terre, mais tordues et crispées quand les racines correspondantes sont obligées de se crisper et de se tordre pour chercher leur vie à travers la pierraille.

— « Quel pays à souhait pour être heureux !