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veux éveillaient une tempête de mélodies ! Non pas qu’il rougit de son état, mais il avait été invité, l’année même, chez la Princesse ; la Princesse habitait Saint-Gratien et vous la voyez d’ici pénétrant un soir sous la tente par caprice de grande dame et reconnaissant son virtuose.

Notre arrivée le rassura ; nous lui promîmes de rester attachés à la troupe en qualité de seigneurs-poètes tant que la fête durerait ; et, palsambleu ! si la princesse se présentait, on se donnerait les airs galants de gentilshommes en caravane.

La fête dura huit jours, mais huit jours supérieurement remplis. Qui donc prétendait que le Roman Comique avait disparu de nos mœurs ? Nous l’avons revécu pendant ces huit jours, le Roman Comique ! Car le Roman Comique est éternel, et si un grand nombre de comédiens se réjouissent, — ô désertion ! — de ressembler à des notaires, on trouvera pendant longtemps encore, derrière la porte Saint-Denis au café de la Chartreuse, lieu de rendez-vous favori des artistes de café-concert, un tas de bons garçons et aussi de jolies filles, prêts tous les soirs, entre cinq et sept, à partir indifféremment pour le Casino du Plessis-Piquet ou l’Alcazar de Brive-la-Gaillarde, et qui ont gardé les joyeuses insouciances des héros et des héroïnes immortalisés par Scarron.