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Je bouscule le garçon, je passe, je cogne à la porte ; Clorinde ouvre, en costume plus que léger, mais je me souciais bien du costume. Je me précipite vers la commode ; j’ouvre le tiroir ; merci mon Dieu ! Le pantalon y est, je l’enfile. Le gilet y est, je le passe. L’habit y est, je l’endosse. Me voilà complet, luisant comme un astre, le tout en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire.

Cependant Clorinde, enrayée, contenait à grand’peine un jeune homme — mon rival sans doute — qui, sa jambe droite hors du lit, brandissant un roman nouveau dont j’avais interrompu la lecture, hurlait : « Qu’est-ce que c’est que ce fou ? » Mais déjà je redégringolais l’escalier, entendant gronder au-dessus de moi un bruit d’explications et de gifles…

Maintenant, conclut Florimon, ce serait à Martial de finir l’histoire.

— Voici ! la fin est simple, reprit Martial ; Pendant que Florimon en habit lisait aux artistes, dans le petit foyer, moi, — car c’était moi le jeune homme de l’alcôve, — j’accablais Clorinde d’amers reproches, puis le cerveau perdu, frénétique et désespéré, j’allais me jeter à la Marne, dans un endroit d’ailleurs peu profond, d’où le coupeur de joncs n’eut pas grand’peine à me retirer. Un mois après, à la première représentation du drame, je me liais d’amitié avec Florimon.