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Mais la fiancée parait, rougissante. Le silence se fait alors. Sur le visage apaisé des femmes se peint le regret des joies entrevues ou le désir mélancolique de celles qu’on n’espéra même jamais. Elles songent. À quoi songent-elles ? Au pays perdu, aux jours d’enfance, au mariage promis par le premier amant, à la noce d’une cousine, là-bas, sous les pommiers, dans la ferme normande… Et, tandis que la voiture fuit, une superbe blonde taillée en Cérès, chez qui le maquillage incomplet dissimule encore mal ce que la naïveté de nos aïeux appelait improprement la beauté du diable, soupire avec un bon sourire :

— « C’est gentil tout de même, la fleur d’oranger ! »