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vers bois, en agréable compagnie : — Laissez-moi tranquille, disait-il, avec vos Titines et vos Estelles. Que peut me faire une frimousse plus ou moins parisiennement chiffonnée à moi qui, grâce aux données certaines de la science, suis en train d’établir une nomenclature raisonnée de tous les genres de beauté qui se sont épanouis à notre soleil depuis l’apparition de l’homme sur terre. »

En effet, au cours de ses recherches savantes, l’idée de ce travail lui était venue, et il rêvait un livre gigantesque, modestement intitulé : Toutes les Vénus. — « Car, disait-il lorsqu’on l’y poussait, il s’agirait une fois pour toutes d’élargir nos façons de voir esthétiques proportionnellement aux constatations nouvelles de la science. Plus renseignés, nous devons nous faire plus compréhensifs. La Vénus de Milo est belle, unis elle n’est pas la Vénus unique et l’homme moderne, à qui l’histoire des civilisations et des races est en train de livrer ses derniers secrets, ne saurait en fait de beauté se contenter de l’idéal jadis formulé par les Grecs, lesquels furent surtout de très exquis sauvages… »

Et, d’un coup de crayon précis qu’égayaient quelques touches de vives couleurs, le brave Antonius, artiste encore plus que savant, évoquait pour nous en quelques minutes le type de beauté en n’importe quel siècle sur n’importe quel point du globe, depuis la compagne ossue et