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Dianie mourait comme moi, et que cela faisait rire Dianie.

Une douleur aiguë me réveilla.

J’aperçus dans le jour naissant notre chambre pleine de roses, de roses en tas, à brassées, entassées partout jusque sur le lit.

La tête lourde, trébuchant, je marchai à travers les roses, jusqu’à la fenêtre.

Dieu ! la bonne lampée d’air frais, sentant le myrthe et le sel marin.

Je compris alors, mes pensées devenant plus nettes, que Dianie me disait vrai en parlant de mourir. Je compris qu’elle m’avait choisi pour être le compagnon de son long voyage. Et je devinai que pendant mon sommeil elle était descendue moissonner ses roses, toutes les roses du jardin, une vraie montagne de roses, préparant ainsi de ses mains blanches et meurtrières, pour moi fichtre ! autant que pour elle, le plus romanesque des trépas.

Heureusement qu’elle avait fourré des roses jusque dans le lit, et qu’une épine me piquant venait fort à propos de tourner au comique le dénouement de la tragédie.

Cependant l’air pur et vif entrait à flots. Dianie, peu à peu, se ranimait. Joyeux, furieux, énervé, je la ressuscitais de caresses. Et Dianie soupirait, les yeux mi-ouverts, froissant dans ses doigts les pétales épars, et fâchée de se retrouver vivante : « Quel malheur c’eût été si