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se croiraient pas mariées… » Donc, à l’église, les orgues chantèrent, et ce fut, on pouvait le lire dans ses yeux, une douce surprise pour Mme Marie, heureuse de la réalisation d’un long rêve, fière maintenant et bien sûre d’être vraiment Mme Du Laus.

Après l’église, tout le monde s’étant retiré, sauf Eustache, il fallut encore faire un tour en calèche, au bois de Boulogne. Mme Marie l’exigea, par superstition parisienne.

Puis on dîna au Palais-Royal, lieu classique, à trois dans un cabinet vide, mais doré du haut en bas et tout retentissant des crins-crins d’une noce qui dansait au premier étage.

Eustache et Du Laus parlaient peu ; Mme Marie souriait comme si les violons eussent été pour elle.

L’heure venue, le bon Eustache voulut reconduire les mariés rue Notre-Dame-des-Champs.

Louison attendait :

— « Bonsoir, père, bonsoir, maman… Eh bien ! a-t-on ri à cette noce ?

— Oui, ri, beaucoup !

— Comment ? tu dis qu’on a ri et tu pleures !…

Et voilà père qui pleure aussi !

— Ce n’est rien un peu d’émotion. Il y a comme ça des noces attendrissantes, on ne marie pas tous les jours Lemanceau et Mlle Hardouin… » affirmait Eustache, le bon Eustache, prêt, lui troisième, à fondre en larmes, mais qui