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on régularise ! Trouves-tu que nous ayons tort ? »

Eustache serra la main à Du Laus et s’inclina devant Mme Marie qui, tout émue, légèrement rougissante, prit un prétexte et se leva.

Du Laus continuait :

— « Il y a longtemps, n’est-ce pas ? que la chose aurait dû être faite… Mais que veux-tu ? notre histoire est celle de tant d’autres ! On se rencontre, on s’éprend, on se prend. En voilà pour un mois ! pensent les amis. Ce mois dure un an, puis deux, puis trois. Un enfant arrive. La maternité, l’habitude du respect ont fait de votre maîtresse presque votre femme. Il faudrait se décider alors, et tout de suite. Mais voilà : on a menti un peu, les amis nouveaux vous croient légitimes époux : les anciens, comme toi, font semblant de le croire ; et l’on s’habitue à vivre ainsi jusqu’à ce qu’un matin, regardant sa Louison qui se mire… Mais chut ! Voici ma femme. Offre-lui le bras et partons. Les autres nous attendent déjà à la mairie. »

À la mairie la cérémonie fut courte : l’officier de l’état civil, qui connaissait Du Laus, en abrégea l’ordinaire banalité.

À l’église, car il fallut aller à l’église… « Que veux-tu, disait Du Laus à Eustache le long du chemin, je me serais bien contenté de la mairie. Mais voilà : les femmes ne comprennent pas le mariage sans musique ; sans musique, elles ne