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admirable d’architecture et de statuaire dont la maquette, envahie par l’herbe, dans un coin de cour, moisissait ?

Eh bien ! Pierre pouvait, d’un acte de volonté, changer tout cela. Il n’avait qu’à écouter ses amis, ses vrais amis. Il n’avait qu’à se laisser faire et ne pas bouder la fortune venant s’offrir en la personne de cette jeune héritière, agréable d’ailleurs, qui l’aimait, et sous la figure de ce riche industriel, idéal beau-père, lequel, après avoir, dans le commerce des cuirs vernis, gagné assez de millions pour deux, rêvait un artiste comme gendre. Pareilles occasions ne se présentent que rarement. On n’a pas le droit de les négliger. L’occasion est femme, disaient les amis : elle se venge de qui la méprise.

Et ils ajoutaient :

— « Vois les camarades, comme ils se poussent, comme ils arrivent ! Un tel grand-officier, tel autre de l’Institut… »

Toute une série de conseils et de raisonnements, dont Pierre, quoi qu’il eût préféré ne pas les entendre, ne pouvait non plus s’empêcher de reconnaître la justesse.

Certes ! il ne s’agissait pas d’abandonner brutalement Célénie. Pierre lui devait des égards. Célénie, Dieu merci, était une personne raisonnable n’ayant jamais rêvé, dans ses plus grandes ambitions, comme récompense, qu’un petit fonds de commerce qui lui permettrait de