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haut, dans le plafond feuillu rempli de cris batailleurs et de bruits d’ailes, le vacarme des mésanges tournait à l’orgie.

— « Regardez voir, continuait Gogu, ça grouille encore et ça n’a plus de tête ; regardez voir, les sacrées mésanges leur z’y mangent tant seulement la cervelle, qu’est comme qui dirait le morceau fin. »

Horreur ! Gogu avait raison.

— « Encore un, encore un autre qui tombe ! »

Et, comme réjouie du massacre, Nyssia, avec une curiosité souriante, regardait tous ces hannetons vivants et décapités.

— « Allons-nous en, » fit La Feuilleaume.

Mais Nyssia voulut rester ; et pour la première fois de ma vie je remarquai qu’avec ses yeux de froid diamant, ses cheveux luisants, son front étroit et l’éclat de son rire clair, Nyssia, vaguement, avait quelque chose de la gentillesse cruelle des mésanges à tête noire.

Or, voici que l’autre matin, séduit par la promesse d’un beau jour, l’idée m’est venue de revoir La Feuilleaume et son ermitage.

L’ermitage est resté le même, mais combien je trouvai changé La Feuilleaume. La Feuilleaume triste n’est plus La Feuilleaume ! dès l’abord, il m’inquiéta.

Après une promenade sans gaieté, nous fîmes pourtant chez Gogu, dit le père des gros lapins, un dîner qui fut silencieux.