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au gazouillis des oiseaux dans le couvert mouillé qu’un rayon d’éclaircie réveille ou bien encore aux innombrables chansons de l’eau qui fuit par les trous d’une écluse.

En effet, le bon Ferréol, espèce de géant aux grands yeux bleus de jeune fille, semblait moins de la catégorie de ceux qui battent que de la catégorie de ceux qui sont battus. Hercule désarmé par toutes les petites mains, des histoires couraient sur lui, constataient chez cet homme qui eût assommé des bœufs d’un coup de poing un infini d’indulgence et d’inconsciente faiblesse ; de sorte que cette idée de Ferréol battant une femme, l’aurait-il pu d’ailleurs sans la casser ? semblait d’un comique irrésistible.

Mais Ferréol ne se troubla point et, complétant sa phrase commencée :

— « Oui, moi-même, tel que vous me connaissez, j’ai dû, six mois durant, au moins une fois par semaine et bien malgré moi, je le jure ! battre, mais battre véritablement, et non, certes, avec des fleurs, des fleurs ne l’eussent pas contentée ! une mignonne personne dont j’étais épris.

Les rires cessèrent. L’auditoire crut deviner, en quoi il se trompait, un de ces cas d’affriolante psychologie amoureuse que le roman scientifique a mis à la mode aujourd’hui. Il y eut encore, derniers souffles présageant le calme, quelques bruits d’éventails brusque-