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Claudette en mettait à la sienne. Pas une minute de perdue ! On eût dit, ma parole, qu’il s’agissait d’un vœu. Pour avoir plus de temps à me tromper, Claudette, d’ailleurs paresseuse, se serait levée avant l’aube.

Jalouse avec cela, me faisant des scènes à propos d’un rien, et m’adorant. Oui, m’adorant : le cœur ou ce que nous appelons le cœur des femmes a de ces mystères.

Quel parti prendre ? Quitter Claudette… J’essayai plusieurs fois, mais je ne réussis qu’à me prouver combien décidément il m’était impossible de me passer d’elle. Je restai donc l’heureux amant de Claudette, avec l’arrière-pensée de modérer ses frasques par une surveillance sagement entendue.

Claudette d’ailleurs ne se fâchait pas d’être surveillée. Elle avait un peu, sur la question, les idées des femmes arabes, trouvant comme elles naturel d’être gardée de près, et trouvant plus naturel encore, que dis-je naturel ? mais louable, mais glorieux, de mettre à profit, au grand dommage de son maître et seigneur, la moindre occasion, le moindre oubli, la moindre fissure laissée.

Un jour, autour de Tunis, passant près d’un douar de Bédouins errants, je vis quelque chose remuer sur la toile d’une tente, d’ailleurs hermétiquement close. C’était un doigt aux ongles teints de henné, un doigt féminin qui avait l’air