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Ce jour-là, pourquoi ce jour plutôt qu’un autre ? le caprice me vint d’avoir le secret de Jeanseaume. L’air était doux, un ciel léger luisant à travers les feuillages invitait à la promenade et à la confidence. J’arrêtai Jeanseaume au moment où, le rideau définitivement baissé, il quittait sa chaise et, passant mon bras sous son bras :

— « Écoute ! je t’observais tout à l’heure ; pardonne mon indiscrétion, je serais curieux d’apprendre ce que t’a fait le commissaire pour que tu lui en veuilles à ce point.

— Apprends donc, répondit Jeanseaume, ce que m’a fait le commissaire. »

Et Jeanseaume en prononçant ces mots, attestait les dieux d’un regard irrité.

— « Tu sais, pour m’avoir connu il y a quelque dix ans, que je n’aimai jamais qu’une seule femme en ma vie.

— Claudette ?

— Oui, Claudette que tu connus bien, que tu connus trop.

— Jeanseaume, je te jure…

— Bah ! la chose remonte bien loin, et je n’en suis plus, hélas à compter. Donc Claudette me trompait — comment dirai-je ? — me trompait avec assiduité. Assiduité est le mot, car jamais dévote égrenant un rosaire, jamais briquetier comptant des briques, n’apportèrent à leur besogne plus de précise activité que