Page:Arène - Les Ogresses - Tremblement de terre à Lesbos - Ennemie héréditaire.djvu/10

Cette page a été validée par deux contributeurs.

pas encore fort méchantes… » Pourquoi cet encore ? Et qui nous dit qu’elles ne seraient pas devenues, en grandissant, bonnes et douces comme leur mère ?… Là-dessus, Estevanet inventait un autre dénouement, prétendant le tenir de sa nourrice, dans lequel Petit-Poucet et ses frères enlevaient les filles de l’Ogre, les épousaient et devenaient de grands seigneurs.

Il avait fini par me convaincre. Nous espérions bien, un jour ou l’autre, trouver le château de l’Ogre au fond d’un bois. Auquel cas, c’était convenu ! Estevanet, se réservant l’aînée, daignerait me laisser choisir parmi les autres. Et le soir, entre deux chimériques airs de guimbarde, nous rêvions aux sept jeunes ogresses, dans leur grand lit, roses, superbes et coiffées de couronnes d’or.

Nous nous étions perdus de vue, Estevanet et moi. Je le savais devenu peintre, faisant de l’Art à peu près pour lui seul : toujours sa façon de jouer de la guimbarde ! Nul mieux pourtant qu’Estevanet ne traduisit la Parisienne d’aujourd’hui, corsage