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d’essayer le commerce des huiles d’olive.

Estibalet n’y faillit point !

Il lui restait de ses propriétés d’autrefois un coin d’olivette entre deux roches dont personne à aucun prix n’avait voulu.

Cette olivette justement dénommée la Lézardière pouvait, bon an mal an, donner vingt litres d’huile au plus. Mais après arrangement pris avec un gros entrepositaire de Nice, Estibalet fut bientôt en mesure de faire face aux plus importantes commandes, et arriva même à se persuader que quatre maigres pieds d’oliviers sur lesquels quatre cigales n’auraient pas trouvé à vivre, fourniraient assez d’huile pour en inonder tout Paris.

Anselme Estibalet se mit donc à vendre de l’huile. A en vendre ? Non ! à en céder. Un propriétaire ne vend pas son huile ; il la cède, moyennant finances, aux gens qui lui sont recommandés. « Ah ! c’est vous, monsieur Estibalet ? J’ai reçu une circulaire, il paraît que vous voudriez me vendre... — Vendre n’est pas le mot : j’ai seulement un peu d’huile de reste, la récolte ayant donné cette année,