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une troupe d’Océaniennes — belles comme le jour qui à ce moment se levait, fermes comme le bronze dont elles avaient la couleur, et fraîches comme la grande fleur rouge qu’elles portaient juste dans leurs cheveux pour tout costume — étaient venues de la côte en nageant et avaient pris le bateau américain à l’abordage.

Un doux abordage !

Tant qu’il fit jour, Océaniennes et matelots burent et dansèrent sur le pont ; le soir venu, on accompagna les brunes visiteuses dans l’île.

Et dans l’île la fête recommença. Une semaine durant, tous les soirs, matelots et Océaniennes s’égarèrent, deux par deux, sous les ombrages, au clair de lune ; quant aux maris — chacun sait qu’en ces climats on a sur la famille des idées à l’envers des nôtres — quant aux maris, remerciant les matelots du grand honneur, ils leur apportaient au matin, pour se rafraîchir, des cocos laiteux et des bananes sucrées...

Nous remerciâmes, comme vous pensez, les