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chée d’herbes odorantes, puis des pommes de terre, puis... vous comprenez ? — Parfaitement ! — Puis encore des pommes de terre, de façon à ce que le morceau se trouve au milieu. On met une dernière jonchée d’herbes, on recouvre et on allume un grand feu dessus. Cela doit cuire ainsi toute une après-midi. Quand le bûcher s’est écroulé en braise et que la braise est devenue cendre, le sol se fendille légèrement et Ton devine à la bonne odeur qui se dégage... — Fi ! quelle horreur ! — Pourtant je vous jure... — Vous nous dites cela d’un ton ! En auriez-vous mangé, par hasard ?... — Oh ! mesdames !... fit l’explorateur, protestant contre une telle accusation par un geste scandalisé. Puis il ajouta avec bonhomie : — Non, certes ! je n’en ai pas mangé. Seulement, comme la reine me pressait beaucoup et comme il eût été peu galant de la froisser, je goûtai aux pommes de terre ! » J’avais fini ; notre compartiment daigna sourire. Puis le Phocéen à favoris prit modestement la parole après moi, et, tout en reficelant ses rouleaux :