Page:Arène - Le Midi bouge, 1895.djvu/76

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

objet rond et dur qu’il reconnut à l’examen être une perle du plus bel orient, et le lendemain, il y a des semaines où on n’a pas de chance, il s’en cassait une seconde, pour de bon cette fois, sur un morceau de métal jaune, oui ! sur un petit lingot d’or inclus dans l’estomac d’une pie. Mais ce lingot n’était pas seul. Grand-oncle en trouva d’autres encore, et avec eux de petits cailloux polis par place, des rubis, des diamants qui rayèrent son verre de montre.

Depuis, grand-oncle ne mangea plus qu’avec précaution ces grosses huîtres gavées de perles et ces oiseaux qui, amoureux, là-bas comme ici, de tout ce qui brille et reluit, se truffaient de pierres précieuses et de pépites.

Cependant, grand-oncle mettait ça de côté, un jour une chose, un jour l’autre, machinalement, sans projet bien précis. Et, le tas à la fin devenu énorme, il avait placé diamants, perles et pépites dans le creux d’un rocher recouvert d’une grosse pierre sur laquelle, atout hasard, il grava ses nom et prénoms avec le lieu et la date de sa naissance.