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Grecs, et l’arrivée des compagnons du Christ en Provence, nous n’avons jamais porté que ces trois prénoms dans la famille.

Je n’étais pas embêté même momentanément, je l’étais en tous cas beaucoup moins que mes frères Marius et Trophime. Je brisai cependant l’enveloppe. J’eus tort, et ma foi ! aujourd’hui je le regrette : j’aurais peut-être aussi bien fait de me montrer plus délicat.

L’enveloppe contenait un manuscrit et une carte ; tous deux sur antique papier jauni et tous deux de la même main.

Dans le manuscrit, grand-oncle racontait simplement, en homme qui n’a pas l’habitude de se vanter, son séjour sur une île d’Océanie où l’avait jeté un naufrage.

Là, comme Robinson, mais de façon plus intelligente, il avait essayé d’arranger sa vie, mangeant tant bien que mal, plutôt mal que bien, et s’habillant avec des plumes, jusqu’au jour où des pirates malais, descendus pour faire eau, le surprirent endormi sur le rivage et l’amenèrent captif à leur bord où il dut remplacer le maître-coq qui, ayant eu l’impru-