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contenait seulement, papier laconique, l’acte de décès de Pierre Sambuq.

— « Alors il est mort ?... dit la femme.

— Eh ! oui qu’il est mort, pécaïre ! puisque l’ambassadeur l’écrit. »

Il se fit un silence ; et, quoique on n’eût guère jamais connu cet oncle Sambuq, en se forçant un peu, on arriva à le pleurer.

La femme reprit :

— Quoique ça, ton ambassadeur, il ne parle pas de l’héritage.

— Tu voudrais peut-être qu’il nous en parle tout de suite, de but en blanc, comme s’il nous croyait affamés... Ce ne serait pas convenable. Nous n’avons qu’à attendre. Il va nous écrire une autre lettre au premier jour. »

Malheureusement l’ambassadeur, sans doute par négligence, n’écrivit pas d’autre lettre ; et, remplaçant les tranquilles rêves dont ils se berçaient autrefois, une fièvre, la fièvre de l’or, s’empara des malheureux Tréfume. Ils rêvaient des millions de l’oncle Sambuq. L’existence en était troublée. Et