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reusement venait de perdre dans un naufrage.

Au commencement l’oncle Sambuq était simplement très riche ; après deux ou trois ans il posséda je ne sais combien de millions, des plantations, des esclaves, des mines d’or, des puits à pétrole, en un mot tout ce qu’un oncle d’Amérique doit posséder.

Les Tréfume étaient devenus un objet d’envie pour le quartier ; et les voisins ne parlaient plus que de l’oncle Sambuq, le soir, sur le pas des portes, dans les quatre ou cinq rues étroites et raides où cascade un ruisseau pavé qui part de la place de Lenche et va roulant jusqu’au vieux port, dont on aperçoit les bouts de mâts au bas de la pente, des tomates et des pelures d’oranges.

Les Tréfume, eux, patientaient :

— « Il peut vivre, le pauvre ! aussi longtemps que Dieu voudra ; ce n’est pas nous qui le presserons... »

Seulement, à Endoume, sur le mur de leur cabanon dont la porte, unique ouverture, regarde la mer et le soleil entre deux