Page:Arène - Le Midi bouge, 1895.djvu/60

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Certain jour, Patron Tréfume ayant renouvelé connaissance avec un matelot qui, précisément, revenait de naviguer aux Etats-Unis, eut l’idée de lui offrir un verre de mastic passé en contrebande. Il l'interrogea sur le cas de Pierre Sambuq ; et le matelot, par politesse, dans le dessein de faire plaisir à Patron Tréfume et à sa femme, raconta avoir, en effet, rencontré plusieurs fois sur les quais de New-York un particulier, extraordinairement riche, et qui ressemblait au Sambuq disparu, comme une goutte d’eau à une autre goutte d’eau.

Il n’en fallut pas davantage pour établir la légende.

D’abord ce particulier ne ressemblait pas seulement au Pierre Sambuq disparu, c’était bel et bien le Sambuq véritable. Reconnu par le matelot : — « Embrasse bien tout le monde là-bas, à la Tourette. Dis-leur de ne pas s’inquiéter et qu’ils patientent. Je n’ai pas oublié les miens, ils ne perdront rien pour attendre !... » Puis il avait confié au matelot une boîte de riches présents que celui-ci malheu-