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En prenant l’omnibus de Mazargues, une fois les vieilles usines dépassées, et après avoir suivi, par des sentiers pierreux, plusieurs kilomètres durant, un couloir de roches stériles, nous arriverons aux Calanques, soit Mourgiou, soit Sourmiou, Portmiou étant trop loin. Là, je garantis un vrai bord de mer, avec sable fin, galets qui luisent...

Bernard certes avait raison.

C’est une excursion idéale que l’excursion des Calanques. Et quelle joie, quelle surprise, tout au fond de ces fiords étroits dont l’azur se nacre et s’empourpre à la caresse du soleil, bleus entre les falaises blanches, où les vagues en se brisant semblent des plongeons de sirènes, oui ! quelle joie de rencontrer un poète, Jean Moréas, qui, ermite depuis des mois dans le paysage et le rêve, essaie de noter ce que chantent au creux des rocs les chœurs des déités marines pour nous le traduire un beau jour et magnifier en vers évocateurs et sonores l’aventure du vieux Glaucus.

Trop bien reçus par des pêcheurs qui ont