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je n’en ai plus ! Il faut que vous m’aidiez à marcher. »

Et nous voilà partis par le petit sentier à travers les dunes, chacun ayant autour de son cou un bras de Quatrécus, tandis que nous le soutenions par la taille, et qu’au bout de ses jambes molles la pointe de ses souliers traçait deux sillons dans le sable.

Cependant, pour faire oublier l’ennui de la route, Quatrécus se répandait en longs discours touchant la singularité de son cas ; et toujours, mais de plus en plus rapprochés, avec des bonjours, des abois, chapeaux sympathiques et mouchoirs amis s’agitaient là-haut sur la terrasse.

Pour accéder à cette terrasse ombragée du cèdre et formant terre-plein devant la maison, se présentait, taillé dans la pierre, un étroit petit escalier.

Sans oser regarder en l’air, sans nous préoccuper de l’effet que devait produire notre arrivée — effet sûr, que nous devinions, car partout régnait un profond silence, et Saphir même n’aboyait plus — nous engageâmes