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il me trompait avec ma femme... Elle aussi, l’a échappé belle, d’ailleurs. Dans le premier feu de la colère — chacun, d’ailleurs, vous le dira — j’avais calculé de faire coup double : deux coups de fusil, là... Pan ! pan !

Mais allons par ordre, et cueillons bien.

Voilà donc que Bériquet me trompait et que je ne m’en apercevais pas ! Comment m’en serais-je aperçu ? Un homme dans ma situation est le plus souvent dehors : le métier l’exige ! Aujourd’hui la chasse, demain la pêche, après-demain une partie d’aïoli que des camarades ont arrangée. Il n’y a pas à dire ; mon bel ami ! C’est gênant, c’est pénible, mais ça contente le client.

Si Bériquet et ma femme s’en donnaient, on le devine, pendant que le bon Capiscol, dans l’intérêt de la maison, battait la colline et la garrigue, s’exposant pour pêcher la truite à des rhumatismes qui ne pardonnent pas, et usant les clous de ses souliers sur toutes les pierrailles où son chien avait flairé un poil de lièvre.

Sacrifiez-vous après cela, dans l’intérêt du