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reçut avec un débordement d’amitiés : « C’est fini ! dans huit jours je lance trois cent mille œufs frais sur Paris. J’accapare les chemins de fer, j’encombre les Halles ! » Estibalet avait des traités signés, les principaux courtiers se disputaient par avance sa marchandise. Il me montra des centaines de paniers tout prêts portant en lettres d’or sur fond bleu cette flamboyante étiquette :

APPEL AUX GOURMETS
Demandez partout l’œuf à la coque Estibalet
salé naturellement.

Et il ajoutait : « Nous avons un second avantage, à cause du sel mes œufs salés se conservent frais tant qu’on veut ! »

Puis je dus visiter le poulailler et constater les nombreux changements apportés par Estibalet à sa cassine de La Lézardière.

Oh ! ce poulailler !

En vue de la mer bleue (il parait que l’air salin faisait partie du régime !), derrière une grille en fil de fer, sous le feuillage grêle de quatre oliviers tamisant le soleil comme un