nella, c’était Antonio, mon maître, mon pauvre maître, qui s’était pendu.
On a enterré Antonio. Les gens du pays ont brûlé Pulcinella, les barbares ! le prétendant ensorcelé. Maintenant je suis seul. Mais le printemps approche ; j’irai à Paris, j’y jouerai à la cour une belle chanson que j’ai composée à la mémoire de mon bon vieux maître : — Pulcinella nella neve — Polichinelle dans les neiges, Polichinelle mort de froid ! »
Bonne chance à Paris, gentil page de musique ! Puisses-tu y trouver la fortune avec tes mélodies, et porter un jour, non sans gloire, l’habit de satin brodé des petits violons du roi. Mais j’y songe : et cette lettre qui n’est jamais partie ?… peut être le printemps vint-il trop tard pour le pauvre Giovannino ; peut-être est-il mort lui aussi, mort dans les neiges, mort de froid comme Antonio et Polichinelle !