Page:Arène - La vraie tentation du grand Saint Antoine - contes de Noël, 1880.djvu/87

Cette page a été validée par deux contributeurs.
81
les petits pages de musique.

savais pas que ce fut sa dernière. Puis il m’embrassa plus fort


que de coutume, et nous montâmes au grenier dormir dans le foin.

J’avais accroché le Pulcinella devant la lucarne ; je l’avais accroché solidement à un grand clou, avec une corde. Au milieu de la nuit, un bruit m’éveille ; je regarde. En face de moi, blanc comme la neige et le clair de lune qui brillaient derrière, Pulcinella se balançait. C’est bien naturel, n’est-ce pas, un Pulcinella qui se balance ? La chose pourtant me fit peur.

— « Antonio ! Antonio !… » criai-je. Antonio ne répondit pas ; je me retournai, et, sur le mur du fond, dans la grande clarté qu’envoyait la lucarne, j’aperçus une forme noire." L’ombre de Pulcinella sans doute… je voyais la corde et le clou.

— « Antonio ! »

À ce moment (c’est le vent peut-être qui fit cela), le Pulcinella se décroche et tombe. Et sur le mur du fond, chose étrange ! je continuais à voir son ombre immobile, avec la corde, avec le clou. — « Antonio ! » Hélas ! l’ombre de Pulci-