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JEAN-DES-FIGUES.


licieux ; et, suave comme le fruit qui vous damne, je sentis me revenir aux lèvres la saveur du doux et terrible baiser.

Pour le coup, je me crus ensorcelé !

Une idée pourtant, vraie idée d’amoureux ! calmait ma conscience. Ce baiser maudit, dont le souvenir me plaisait, c’est maintenant à Reine que j’aurais voulu le prendre. Cette ivresse étrange que Roset m’avait donnée, c’est sur la bouche de Reine que j’aurais voulu la boire encore et la retrouver.

— Un charme te tient, me disais-je, mais il suffira que tu embrasses Reine pour en être à jamais guéri.