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XVII

tout s’arrange

Les corailleurs avaient été fort étonnés de trouver sur l’îlot un homme au lieu d’un phoque ; Trébaste et Miravail ne le furent pas moins lorsqu’ils y rencontrèrent, au lieu de Fabien, mademoiselle Cyprienne Lancelevée qui, croyant son amant mort, tué par les obus, emporté par la vague, voulait mourir aussi et se lamentait au bord des flots.

Les explications ne pouvaient être longues, ni long le séjour sur cet îlot tragique et désolé. Tout espoir de retrouver Fabien n’était pas perdu. Cyprienne, tandis qu’elle ramait vers la Fournigue, avait cru voir une barque montée par trois hommes s’en éloigner, et Trébaste, guidé par son flair de romancier, releva sur le sable, à côté d’une empreinte de bottines, l’empreinte toute fraîche d’une double paire de pieds nus. On amarra donc la petite barque à l’arrière du Singe-Rouge, et Cyprienne en larmes, Trébaste et Miravail bourrelés de remords, se rembarquèrent silencieusement pour cette île Saint-Ho-