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LA GUEUSE PARFUMÉE.

Puis il ajouta, non sans noblesse :

— Acceptez sa main, Fabien, je vous l’accorde… puisqu’il n’y a plus moyen de faire autrement.

Il y avait certes moyen encore de faire autrement. Mais, cette fois, ni Cyprienne ni Fabien ne protestèrent.

— Je passe la nuit à mon bord. Mustapha… non, Fabien, reconduisez votre fiancée, ajouta le bonhomme que le sommeil reprenait.

Il leur donna sa bénédiction ; et, ses devoirs de père accomplis, il se recoucha dans son canot et dans son rêve.

Blotti entre un aloès et un cactus de l’enceinte du Bigorneau, doublement poignardé dans son amour et dans sa chair, Saint-Aygous avait tout entendu.