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LA MORT DE PAN.

les filles, et c’était une joie, des rires ! Mais le sentier se retrouvait bientôt, visible à peine et rayant d’un mince trait l’escarpement des ravines, ou marqué largement, sur un plus fidèle terrain, au travers des sauges en fleur, des marjolaines et des buis.

Puis à un tournant, dans une échappée, entre la roche aride de Peyrimpi et la croupe de Lure neigeuse et sombre, un monticule apparaissait, et sur le monticule, tout au bout, reluisant comme un éclat de vitre au soleil, la chapelle blanche de San-Pansi.

Et zou ! les enfants, à San-Pansi !

Devant la chapelle, une esplanade taillée dans le roc aplani, piquée de mousses, d’herbes maigres ; et au milieu, entre deux chênes, reste probable d’un bois sacré, un bloc de grès rouge creusé d’un trou.

La chapelle était au curé, le bloc de grès rouge à l’ermite. Le curé regardait le grossier monument d’un œil d’envie, et l’ermite n’eût pas donné sa vieille pierre pour la chapelle.

Car le maître à San-Pansi, grand prêtre et sacrificateur, ce n’était pas le curé, c’était l’ermite.

Œil mi-clos, face enluminée, avec sa barbe en