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LE CLOS DES AMES


lui de presser le loquet et de pousser la porte. Personne encore !

M. Tirse monte au premier étage : salon grand ouvert, livres bouleversés, meubles en désordre, et, sur le parquet, devant le fauteuil, à côté de la calotte de M. Sube, un vieux papier, l’acte fatal, tragiquement froissé et mouillé de larmes !

M. Tirse devina. Sans réfléchir aux sentiments religieux de son ami Sube, d’abord il crut à un suicide. L’air lui manquant à cette pensée, il se dirigea vers le balcon.

O surprise ! bonheur ! Là-bas, tout au bout du Clos, dans le petit champ de sainfoin, M. Sube allait et venait.

M. Tirse s’appuya au mur et respira. Pourtant, la première joie passée :

— Que diantre ! se dit-il, fait mon ami Sube à cette heure gesticulant ainsi au milieu d’un champ de sainfoin ?

— « Hé ! Sube ! Sube ! Monsieur Sube !!! » A cet appel, les lierres du Clos s’agitèrent, un moineau qui buvait à la fontaine s’envola, mais ni Sube ni M. Sube ne répondirent.

Alors, M. Tirse descendit au Clos où M. Sube se promenait toujours.

Arrivé à quatre pas de M. Sube, M. Tirse s’arrêta dans le sainfoin : — « Bien le bonjour, Sube ! » dit-il. Sube regarda son ami, mais n’eut pas l’air de