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IV

une vieille maison

A Canteperdrix les gens disaient : — « La maison Sube, vieille maison ! » Il faut savoir qu’en province une vieille maison, fût-elle achetée d’hier, projette toujours sur qui la possède certain reflet d’aristocratie. Chaumette lui-même ou Maximilien de Robespierre n’y habiteraient pas une vieille maison impunément. Au bout d’une semaine, Robespierre et Chaumette auraient le salut des marguilliers. Or le pieux M. Sube n’était pas Chaumette, et le pavillon du clos, en revanche, possédait au plus haut degré les caractères qui font révérer les vieilles maisons à Canteperdrix.

Petite porte basse à physionomie conventuelle, corridor sonore et de blanc crépi où semblait errer encore un écho discret du pas des tourières, escalier étroit où le visiteur, à chaque palier, se colle le nez contre de rébarbatifs portraits de famille, grandes chambres où se promènent tous les courants d’air d’avant 89, plancher briqueté, plafond à solives, hautes cheminées, immenses fenêtres garnies de mi-