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VI

les petits papiers de l’abbé mistre

A six heures du matin, au petit jour, Cadet et le père Antiq étaient depuis longtemps partis, mais notre peintre dormait encore. L’infortuné Balandran cognant à la porte, l’éveilla.

— Excusez, monsieur Estève, c’était pour dire à votre oncle que mademoiselle Blasy se marie…

— Parbleu ! fit l’artiste, je le sais bien.

— … Avec M. Anténor.

— Anténor ! Qui ça Anténor ?

— Anténor, vous savez, le neveu de l’abbé Mistre.

Et Balandran, tandis qu’Estève s’habillait, raconta comme quoi M. l’abbé, traversant la ville sur sa mule, avait partout annoncé la chose. C’était résolu, conclu, fait ! Tellement que l’abbé se trouvant, à cause de ce mariage, forcé de réaliser ses fonds, le traquait, lui Balandran, et avait juré, le matin même, d’être inexorable. Mais Balandran comptait sur le père Antiq, son vieil ami, lequel, d’ailleurs, le Tor d’Entrays ne se vendant pas, n’avait plus de raisons pour refuser…