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V

le chateau d’entrays, le plan, le tor

Entrays, le tor, deux mots qu’il faudrait expliquer. Car, si les Français connaissent de leur langue ce qu’on peut en apprendre dans les livres, il en est une non moins belle que, malheureusement, ils ignorent, ou que plutôt ils ont désapprise. C’est la langue terrienne et cadastrale, celle des champs et des aïeux, laquelle, d’un mot spécial, note tous les accidents de terrain, tous les détails du sol, tous les aspects de la patrie et qui, une fois bien connue, dispenserait d’inutiles descriptions les auteurs de récits rustiques.

Charles Nodier, vers 1840, enseignait à l’Académie quelle espèce de vallée est une combe. Alpin au lieu d’être du Jura, il nous eût dit ce que signifie entrays, ce qu’est un tor, ce qu’est un plan, et pourquoi il ne faut pas confondre l’un et l’autre.

Aucun paysan ne s’y trompe : Entrays (inter aquas) est forcément une pointe de terre entre deux cours d’eau. Un plan est une plaine surélevée dominant vallées et rivières. Tel le plan d’Entrays dont