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LA GUEUSE PARFUMÉE.

Puis, un bruit de grelots. Une voiture qu’il me semblait connaître, s’arrêtait au bas du champ, sur le chemin. Un grand diable brun et sec en descendait, Janan sans doute ;… il choisissait l’endroit… il creusait une fosse… Qu’apportent ces trois vieilles femmes, dans un drap ?…

Les branches et le tronc m’empêchaient de bien voir, comme mon père, mais je croyais distinguer, dépassant le drap, des cheveux noirs flottants et une petite main.

C’était fini, j’entendais la terre tomber. Les vieilles remportaient le drap et la pioche… Un coup de fouet !… En route, en route, disait Janan, et, au même moment, le soleil apparu colorait en rose la vieille vigne, le tronc lisse et les larges feuilles du figuier, la voiture qui disparaissait au tournant du chemin, et la terre fraîche de la fosse !

Une question me restait à faire :

— À propos, père, quel jour donc ces bohémiens s’amusèrent-ils à fouiller ainsi sous le figuier ?

— Diantre ! Jean-des-figues, ce figuier t’intéresse bien, répondit le brave homme en riant de son bon rire ; quel jour ? je l’ai, ma foi ! bien oublié ! Puis, comme si le souvenir lui revenait tout à coup :

— Eh ! parbleu ! il y aura deux semaines demain. C’était justement le matin où tu partis si vite, Jean-des-Figues, sans avertir personne.