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XXV

une idylle

Les songes heureux s’en vont d’ordinaire aux premiers rayons, comme la rosée. Cette fois, chose singulière, quand le matin vint me réveiller, je m’aperçus que mon rêve ne s’envolait point. Un vrai soleil entrait par les rideaux et se jouait sur une foule de réalités charmantes dont la moins charmante n’était pas Roset qui s’étirait les bras en riant.

— Quels grands yeux tu fais, Jean-des-Figues ?

— Pour mieux t’admirer, mon enfant !

— Oh ! non, Jean-des-Figues, ne mens pas, c’est mon appartement que tu admires. On n’en voit guère de pareil : pas commode, mais original. Mon imbécile de Valaque a pris cela tout fait dans un livre… Et de sa petite main brune elle me montra un livre à riche reliure qui se promenait dans les coussins.

Horreur ! ce livre c’était mon livre, et l’hôtel de Roset, je m’en apercevais enfin, la description réalisée du palais idéal bâti pour mon héros. O profonde