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mais on l’appelait plus volontiers, à Monaco, Blaise Pascal, car il n’acceptait jamais rien pour ses consultations, se contentant de vous faire souscrire (cela coûtait généralement un louis ou deux) à une édition avec notes et commentaires, prête à paraître le lendemain depuis vingt ans, du Traité de la roulette que composa, comme chacun sait, l’illustre auteur des Provinciales :

Historia Trochoïdis sive cycloïdis
gallice la Roulette.


Un mystificateur avait soufflé cette idée au bon professeur de martingale, lequel, sur la foi du livre imprimé chez Guillaume Després, rue Saint-Jacques, à l’image Saint-Prosper, traitait Blaise Pascal en confrère et ne doutait pas qu’il eût été un illustre grec du temps de Louis XIV.

Lieu de l’entrevue : la place du Palais des jeux, devant le grand café qui fait face à l’hôtel et, par delà ses toits, regarde la Turbie : car, depuis longtemps, M. Pascal n’était plus admis à pénétrer dans les salons.