L’or, c’est des chapelets de cocons suspendus à des barres transversales et si serrés qu’ils forment tenture ; l’argent, des papillons blancs accrochés le long des cocons.
Prudemment, baissant la tête pour ne rien heurter, nous pénétrons dans le sanctuaire à la suite de Mlle Norette et de Ganteaume qui, depuis hier, s’est constitué son page.
M. Honnorat me raconte que Mlle Norette, la soie étant à vil prix et la graine au contraire se vendant très cher, a eu l’idée de faire exclusivement du grainage. Elle y réussit, paraît-il. L’argent qu’elle gagne est pour elle. De tout temps, dans les familles de bonne bourgeoisie, l’élevage du ver à soie a été considéré comme occupation noble à laquelle on peut se livrer sans déchoir. La graine du Puget-Maure est recherchée, car on ne fabrique pas de bonne graine partout. C’est un travail d’attention et de conscience. Il faut trier les cocons avec grand soin ; il faut examiner au microscope, suivant la méthode Pasteur, les papillons douteux ou malades…
Et le voilà qui m’explique tout en détail : les cocons de choix mis en chapelets, en filanes,