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LA CHÈVRE D’OR

sa veste, l’objet mystérieux que les fuyards lui ont remis, et le regarde avec complaisance, car une vague lueur d’aube se mêle, depuis quelques instants, à celle, pâlissante déjà, des étoiles.

Je devine, je reconnais la clochette de Misé Jano, la clochette de la Chèvre d’Or.

Je bondis. Galfar hurle. La clochette roule à terre, en même temps que la massive clef de fer dont j’ai frappé, et que je lâche instinctivement pour m’armer de mon pistolet.

Galfar s’est retourné, mon pistolet l’arrête… Il recule, vaincu, mâchant des paroles de menace, soutenant, de la main gauche, son poignet sanglant et meurtri.

Je le croyais loin, et déjà ramassais la précieuse clochette enfin conquise. Un appel me fait redresser.

— « Gueito ! » crie Galfar, ce qui, en langage du Puget-Maure, signifie, paraît-il : « Garde-toi ! »

Et, à quelque quarante mètres, j’aperçois, dans la clarté du jour levant, mon enragé qui, de sa seule main valide, tient un fusil en joue et vise.