de me laisser surprendre par l’aurore, ces feuillets jaunis où, depuis le bisaïeul de Norette, je puis, d’année en année, presque de jour en jour, remonter jusqu’à l’origine, aux lointains ancêtres venus d’Orient.
Quelle source de documents, quelle mine pour mes études ! Mais aujourd’hui c’est autre chose que j’y cherche : un détail, une indication ayant rapport avec l’ermitage, la fontaine, le cadran énigmatique et indéchiffré du vieux médecin cabaliste.
Par malheur, bien des pages manquent qu’on dirait intentionnellement arrachées.
Nulle trace de la légende, rien que quelques lignes constatant qu’en l’année 1503, noble Melchior Gazan, dans une intention de bienfaisance et pour assurer le repos des âmes « des deux qui sont morts », a permis aux ermites, présentement et aussi longtemps qu’elle coulera, de conduire « par tuyaux de terre jusqu’à leur ermitage et chapelle, sous la condition d’en laisser la jouissance et la tombée aux gens qui passeront sur le chemin, la source lui appartenant et naturellement jaillissante au lieu dit : Rocher de la Chèvre ».