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la conquête des trésors enfouis au Puget-Maure ?

Malgré que l’abbé insistât, j’ai refusé d’aller manger le lièvre au presbytère ; j’ai même, prétextant un travail d’importance, des lettres pressées à écrire, faussé pour ce soir compagnie aux Gazan.

Et me voilà, dans mon infâme auberge, en train de dîner face à face avec Ganteaume qui m’observe, qui se demande ce que peut bien contenir le précieux bouquin placé près de moi, sur la table, et que je ne quitte pas du regard.

Mais Ganteaume en sera pour sa curiosité.

Quelque chose me dit que sous cette reliure en cuir fauve, criblée par les vers, piquée par les mites, molle, pareille à l’amadou, je vais trouver, sinon la solution, du moins les prémices du problème dont l’inconnu de plus en plus me préoccupe et m’attire.

J’attends d’être rentré chez moi ; et seul, écoutant le plaintif chevrotement de Misé Jano dans sa logette, tournant le dos au paysage, toujours sublime, à cette heure où le soleil tombe, des collines et de la mer, les doigts tremblants, ému comme quelqu’un qui craint