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LE COUCOU

cueille ; et l’aubépine, hélas ! nous boude comme le lilas.

Dans les bois, à peine quelques violettes, quelques frileuses anémones. Ni muguets, ni jacinthes encore ; rien enfin de ce qui constitue, autour des tramways, sous les abris vitrés des gares, la joie triomphante du retour.

Rassurez-vous, pourtant ! Parisiennes et Parisiens ne désespéreront pas pour si peu.

Les bois ne veulent pas fleurir ? On les fleurira malgré eux ! Et cela « fera la rue Michel », comme disent les marchands d’herbes par une ingénieuse et calembouresque allusion à la vieille rue Michel-Lecomte.

Dans Paris, Dieu merci ! les fleurs ne manquent pas.

Aux Halles, chaque matin, venues on ne sait d’où, mais humides et sentant bon, il en arrive par montagnes. Fleurs des jardins et fleurs des champs, aussitôt entassées sur les voitures à bras, étalées sur les éventaires, tourbillon de jeunes parfums, ruissellement de couleurs vives.